
Propositions d’actions communales en faveur de la protection, de l’emploi et du développement de la langue catalane.
En Catalogne Nord, la situation de la langue catalane est, en ce début de XXIe siècle, très préoccupante, même si le prestige de cette langue n’a cessé de croître depuis une trentaine d’année. Toutes les enquêtes et tous les spécialistes en sociolinguistique montrent que la connaissance et l’emploi du catalan se trouvent dans une phase de recul qui, si elle n’est pas inversée, débouchera sur l’extinction de la langue qui est née et qui vit depuis plus de 1000 ans dans ce pays.
C’est précisément pour cela que les communes ont la responsabilité historique et la capacité pour assurer la revitalisation du catalan et lui donner un caractère public dans la vie quotidienne.
Les communes doivent pouvoir offrir aux catalanophones la possibilité d’employer effectivement la langue régionale : l’administration est ainsi plus proche des citoyens et améliore la qualité du service rendu en laissant à chacun le choix de la langue à employer.
Les propositions formulées ici vont dans le sens d’une plus grande liberté et d’une meilleure qualité des services ; ces propositions ne posent pas de problème légaux.
L’expérience concrète d’autres territoires (Pays Basque, Bretagne, Alsace, Corse…) a montré l’accueil favorable de la population à la présence des deux langues.
La mise en route de ces mesures par les communes sera un grand pas dans la voie de la reconnaissance de la langue catalane en tant que support normal de la vie publique.
Et au-delà des questions de respect de l’égalité et de reconnaissance effective, les mesures d’aménagement linguistique des communes seront déterminantes pour la sauvegarde et la transmission du catalan aux nouvelles générations.
A – OBJECTIFS À LONG TERME
Normaliser la présence du catalan dans notre paysage linguistique
Promouvoir l’emploi public de la langue catalane dans l’administration
Développer le bilinguisme catalan-français dans les services et les équipements d’accueil
Consolider l’enseignement du/ et en catalan et de l’enseignement bilingue
B – UTILISATION DU CATALAN DANS LES MAIRIES
B1– Présence du catalan sur la façade meme de la mairie :
–L’équivalent catalan de « Mairie » : « Ajuntament », ou d’« Hôtel de Ville » : « Casa de la Vila » sont tout à fait recommandés. Ces équivalents sont très répandues au Pays Basque (« Herriko Etxea »), en Bretagne (« Ty Ker ») et en Corse (« Casa Comuna »).
B2 – Mise en place du bilinguisme dans la signalisation et les supports écrits :
En-têtes, adresses, etc, de l’administration communale
Appels aux réunions publiques
Invitations aux actes et commémorations officielles
Affiches et programmes pour fêtes et événements culturels organisés par la commune
Avis à la population
Jalonnement directionnel, micro-signalisation, signalisation intérieure et extérieure des bâtiments publics, signalisation culturelle, relais d’Information-Services.
B3 – Adaptation des services à la présence des deux langues :
Information au public pour lui faire savoir que la langue catalane est acceptée et protégée par l’administration communale et que son emploi est autorisé.
Au téléphone : messages bilingues au répondeur, personnel bilingue en première ligne.
Assurer la présence de personnel catalanophone dans les services et équipements d’accueil.
Répondre en catalan aux requêtes faites dans cette langue.
Sauvegarde de la toponymie locale et revalorisation du patrimoine par l’emploi du catalan pour les adresses dans la correspondance écrite.
Développer la formation du personnel (Mairie, CCAS, Offices de tourisme, services culturels) dans le cadre de la formation continue et avec les organisme compétents.
Sur la base du volontariat, valoriser la connaissance du catalan pour les postes en contact avec le public.
C – PROPOSITIONS COMPLÉMENTAIRES DANS LA VOIE DE L’OFFICIALISATION DE LA LANGUE
Emploi de formulaires bilingues pour les actes les plus courants (mariages, naissances, décès, certificats de résidence) et cérémonies (mariages) en langue catalane pour ceux qui en font la demande.
Demander la correction officielle du nom de la commune dans sa forme correcte catalane (le plus souvent simple erreur orthographique minime qui ne change rien ou très peu la lecture en français, comme par exemple Pià, Ceret, Millars ou Nefiac), suivant la procédure légale prévue.
Procéder à la correction (orthographique) des toponymes dont l’officialité dépend uniquement de la commune (cours d’eau, chemins, lieux-dits…).
Prendre les dispositions nécessaires pour créer ou développer l’enseignement du catalan et l’enseignement bilingue dans la commune, en utilisant les possibilités et les procédures réglementaires déjà existantes (DASEN, APLEC – Associació per a l’ensenyament del català).
Mesurer régulièrement l’évolution de la langue catalane parmi la population à travers une enquête régulière (chaque année ou tous les deux ans) ; un tel Observatoire municipal de la langue catalane peut étudier, entre autres :
– Le niveau de connaissance de la langue
– La demande d’enseignement du catalan et enseignement bilingue.
D – CRÉATION D’UNE COMMISSION EXTRA-MUNICIPALE DE SUIVI
Formée par des membres qualifiés (personnes compétentes et motivées), désignés par le conseil municipal.
Cette commission pourra assurer un suivi et une évaluation des actions entreprises, ainsi que formuler des propositions.